dimanche 16 août 2009

Espérer face... à l'individualisme



Plusieurs déplorent l'individualisme en notre société et le voient comme lieu de désespérance. Le "chacun pour soi" ne défigure-t-il pas notre humanité la plus profonde? N'est-il pas tout simplement mortifère, suicidaire? Les nombreux sectarismes qui se développent actuellement ne procèdent-ils pas du même mouvement qui refuse l'altérité, le visage de l'autre, et se cherche dans le miroir de l'identique?
Qu'est-ce qui peut contrer ce mouvement, faire fi de l'individualisme, du "chacun pour soi"? Notre foi ne conduit-elle pas à suivre un chemin tout autre: un chemin ouvert résolument sur l'altérité?

Le souci constant de l'autre n'est pas abandon de soi, écrasement de soi, comme essayent de nous le faire craindre certains courants de pensée. Le souci de l'autre, en provoquant une ouverture de soi, une brèche qui par moment peut coûter, est véritable chemin de croissance et de découverte. "Nul n'est une île" titrait un ouvrage de Thomas Merton, reprenant une méditation du poète John Donne (1624). Vouloir vivre pour soi, n'est-ce pas choisir une voie de défiguration de soi, de rétrécissement? Se choisir pour centre de l'univers, risque bien de mener à une existence triste et rabougrie... dès lors que nous reconnaissons l'humain comme un être de communion, de relation, de partage.

Face à ce constat, une parole, un voeu de saint Benoît en sa Règle, encourage: "qu'ils ne préfèrent absolument rien au Christ, qu'Il veuille nous conduire tous ensemble à la vie éternelle". Voilà pour faire fi d'une religion individualiste. La vie fraternelle et communautaire que nous propose Saint Benoît n'est-elle pas chemin d'espérance pour marcher à rebours de ce slogan du "chacun pour soi"? La foi chrétienne qui ouvre l'espace à la relation avec le Tout Autre, loin de la fusion, la foi chrétienne qui invite à bâtir la communion, ne peut-elle ouvrir un chemin d'espérance pour toi? C'est ensemble, en communion, que nous sommes appelés à la Vie !
Sr Thérèse-Marie

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