dimanche 30 août 2009

Espérer face... à mon péché




S'il est une réalité difficile à vivre, n'est-ce pas le constat de notre mal? Comme le rappelait Guy R. dans son commentaire: le mal est là, présent en nos vies. Et il nous faut continuer à espérer. Comment espérer encore, lorsque nous découvrons combien le mal tisse sa toile et nous prend en ses rets. Comment espérer devant les conséquences mauvaises de certains de nos actes? Le péché, en hébreu, est l'acte manqué, l'acte qui a raté son but. Ne sommes-nous pas tous confrontés à nos actes manqués? Parfois sans gravité, parfois désastreux en ses conséquences, le mal que nous commettons nous déroute, nous décourage.

Il est un courant fréquent, qui veut nous épargner la culpabilité, en maniant l'excuse, la justification. Et il est en cela une part à entendre, il est bon de chercher à entrer dans une saine compréhension de la manière dont nous vivons, pensons, parlons, agissons. Mais la reconnaissance de la faute en sa nudité, ne doit-elle pas aussi y avoir sa place? "Celui qui fait la vérité, vient à la lumière". Oui, face au péché, il nous faut apprendre l'humilité, pouvoir dire spontanément comme David, "j'ai péché". Il nous faut reconnaître, comme le dit l'Evangile de ce jour, que ce qui nous rend impur, c'est le mal qui sort de notre coeur.
Mais il nous faut tout autant apprendre la confiance. "Si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur" nous dit st Jean. Reconnaître humblement, simplement, le mal commis, n'est-ce pas chemin de vie, pourvu que nous nous tenions sous le regard de Celui qui nous aime!

Saint Benoît dans son chapitre sur les instruments pour bien agir (RB 4), invite à toujours reporter à Dieu le bien que je vois en moi, quant au mal, il me faut savoir que j'en suis l'auteur. Ce verset peut faire grincer, certains l'ont lu comme une tendance malsaine, maladive à se déprécier, dénigrer... Mais ne dit-il  pas, en fait, quelque chose de bien plus fondamental: à savoir l'éternelle innocence de Dieu. "Dieu est innocent du mal qui règne en mon coeur, comme il est innocent de tout mal." Et c'est grâce de découvrir ce visage de notre Dieu. Car ce Dieu d'éternelle innocence ne peut être le juge inflexible qui condamne sans appel. Ce Dieu d'éternelle innocence ne peut être que bonté, infinie bonté, beauté. Parce qu'il est Eternelle Innocence, il porte le pardon à son incandescence. Pur amour, Il ne peut que purifier, pardonner !

Au terme de ce même chapitre 4, Benoît nous offre un merveilleux outil de l'art spirituel: Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu. Silouane, un moine du mont Athos, le rejoint en ce témoignage: horrifié devant son péché, il n'osait se tenir devant Dieu. Il reçut alors cette parole: "Tiens ton âme en enfer, et ne désespère pas". Oui, c'est vrai tes fautes te placent dans le non-amour qu'est l'enfer; mais il y a Dieu, son éternelle innocence, son amour indéfectible. "Mets ton espérance en Dieu" (RB 4,41).
N'est-ce pas libérant, que de pouvoir reconnaître humblement, simplement nos fautes, et de savoir que notre Dieu d'éternelle innocence nous offre sans relâche son amour miséricordieux. "Rien n'est perdu pour Dieu". Chaque instant nous offre la possibilité d'un nouveau départ: "aujourd'hui, à nouveau, je commence". Contempler l'éternelle beauté, l'éternelle innocence de Dieu, savoir qu'il y a Dieu, et que cela suffit ! Cela ne te remet-il pas en route?
Sr Thérèse-Marie


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