dimanche 2 août 2009

Il est ressuscité, Christ, mon espérance !



Ce cri est celui que la liturgie place sur les lèvres de Marie-Madeleine, au matin de la résurrection (dans la séquence de Pâque, plus exactement). Un cri qui est mien. En définitive, là est toute mon espérance: dans le Christ ressuscité. Il est mon espérance. Comme le notait Jean D. dans un commentaire du blog, il n'est d'autre "réponse possible face à la misère, la souffrance, la mort que d'espérer ; mais il s'agit d'autre chose que d'espoir ; car "l'espérance commence là où l'espoir finit" (Scio Cui credidi et certus sum... je sais en qui je crois et je suis convaincu...)" Si beaucoup de nos espoirs peuvent se voir déçus, se briser sur la dure réalité du quotidien, l'espérance, elle, demeure: au delà de la croix, il y a la résurrection. Et la résurrection du Christ annonce la nôtre, inaugure la nôtre.  Est-ce opium? Je ne le pense pas. La résurrection ne gomme en rien la réalité de la mort, de la souffrance, mais elle me permet de les lire comme un passage, de les inscrire comme étape sur un chemin, et non comme le terme.   L'espérance de la résurrection donne sens à mon quotidien : oui, il me faut ratifier cette espérance par tout mon agir... Si telle est ma destinée, quel ne doit pas être mon aujourd'hui? L'espérance de la résurrection tisse aussi en éternité toutes les relations. Accompagner quelqu'un jusqu'à ce grand moment de sa mort, devient l'accompagner jusqu'au seuil de l'éternité, lui permettre d'aller vers la Vie en plénitude. Et savoir, qu'en lui, une part de moi, prend aussi le chemin de cette vie. La communion nous relie, par delà l'adieu qu'il faut se dire dans le chemin de deuil. La communion nous relie et nous prépare à faire nous aussi un jour ce grand passage... Et pour toi? Qu'en dis-tu? Inscris-tu la résurrection au coeur de ton espérance? Habite-t-elle ton agir? tes relations?  
Sr Thérèse-Marie

3 commentaires:

  1. Raymond Bosquet14 août 2015 à 18:30

    3. Quels sont les éléments en ma Vie qui forment et fortifient l’Espérance ?

    « L’émotion qui sent Dieu, c’est l’Esprit qui vit en nous » Je laisse passer mes émotions, qu’elles soient de joie ou de tristesse, parce qu’elles sont le fruit d’une sensibilité qui me permet d’entrer en contact avec ce que je vis dans mon cœur …un rendez-vous qui est toujours une surprise.
    Nous étions en retraite dans un lieu qui nous est cher et c’était le jour de l’Ascension. C’est un jour qui compte dans ma vie surtout à cause des évènements vécus en ce jour d’Ascension 1987, vingt-deux ans plus tôt ! La providence fait que nous étions, avec le prêtre, à l’autel pour présenter les offrandes au cours de l’Eucharistie pour la fête de l’Ascension. Ce qui m’interpelle, ce n’est pas cette présence providentielle à l’autel, mais l’intuition secrète d’un signe, d’une Grâce donnée et reçue.
    Vingt-deux ans plus tôt, jour pour jour, heure pour heure, Corentin notre premier fils mourait dans son lit pendant que nous participions à l’office de l’Ascension.
    Entendre, ressentir cette demande d’offrir le sacrifice, les mains levées et tournées vers Dieu en signe de don total, c’était pour moi un geste … révélateur et une parole …annonciatrice. Ce qui m’a traversé le cœur à cet instant c’était : « Le Seigneur ne me demande pas d’offrir mon fils mais Il me demande d’accepter le don de sa vie pour que je la reçoive !
    Aujourd’hui c’est plus facile à dire mais mes larmes m’ont dit mon abandon en même temps que ma souffrance. Dans la chaleur de mes veines, j’ai ressenti cette transfusion bienveillante pour moi et la naissance d’un bonheur profond au creux de mon cœur.
    C’est ma décision d’aimer qui me poussait à la liberté de celui qui, comme je l’écrivais sur le faire-part de sa naissance, « nous a été donné, par la Grâce de notre mariage, pour être sur terre notre joie et ta Gloire auprès de toi »
    Paroles prémonitoires qui ont été comme une Révélation trois mois plus tard alors qu’aucun signe annonciateur ne présageait le pire !
    Aujourd’hui, les mains tournées vers Toi Seigneur, je ne peux t’offrir mon fils, sur qui je n’ai aucun pouvoir, mais, dans ma liberté et avec la certitude que plus d’humanité rend divin, je crois que la Vie donnée de cette façon à Corentin, est un déploiement pour nous tous et pour moi particulièrement.
    Ce qui me touche, c’est la perception de Corentin qui n’a la stature de bébé que dans mes souvenirs mais qui aujourd’hui m’emmène par la main avec la vigueur d’un jeune homme de 22 ans. C’est d’autant plus léger pour lui que maintenant ils sont deux, lui et Gaëtan pour me porter et m’entraîner dans une vision de bienveillance et d’émerveillement. Les signes, les actions, les dons reçus sont nombreux. Louange à toi Seigneur.

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  2. Raymond Bosquet14 août 2015 à 18:30

    2. Quelle est mon espérance ?

    « Où l’avez-vous mis ? » C’est toujours la première question qui me vient ! Que ce soit Dieu, que ce soit celui ou celle que j’aime ou plus radicalement encore, celui-là qui me manque tellement et qui est la cause d’une grande douleur parce qu’il est mort … temps que je n’ai pas ressenti, réalisé qu’il y a une Vie qui passe à l’intérieur ! … voilà ce qui change les choses. Il peut y avoir une recherche longue et désespérée autant qu’inutile… le Christ me parle et je ne le reconnais pas ! Il faut que je sois quelqu’un pour quelqu’un, quelqu’un d’unique. C’est tout un travail intérieur que de laisser monter au-dedans de soi l’univers d’un Autre !
    Quand il y a la mort, la situation paraît sans issue. Je n’ai pas tellement de pouvoir sur la durée de vie et quelques années, voire quelques dizaines d’années de plus ou de moins ne changent rien.
    Dans l’espérance il y a, pour moi, la révélation, mystère de ce surgissement de Quelqu’un qui se fait connaître. Il y a quelqu’un qui me nomme et fait résonner mon nom avec une infinie douceur :
    « Je me tiens devant ta porte et je frappe,
    Si quelqu’un m’entend et vient m’ouvrir,
    J’entrerai chez lui pour prendre mon repas,
    Moi près de lui et lui près de moi » (La Roche d’Or)
    Temps qu’il n’y a pas la densité d’une Présence, celle de Jésus, celle de tous ceux que j’aime, alors je ne peux pas voir et je connais la solitude.
    Je dis cela tout en sachant que je ne peux pas être renseigné par des paroles qui affirment mais par des expériences de plus de vie. Le vrai lieu d’habitation, le ciel ne peut être que le cœur de quelqu’un et sans cette présence, tout est vide.
    Celui qui a l’initiative, c’est Dieu, c’est Lui qui frappe à ma porte et qui a besoin d’être accueilli … et Il ne peut rien sans moi.
    Souvent, je me dilue dans des activités qui sont bonnes et belles mais, …qu’est-ce qui résonne à l’intérieur ? Si je m’arrête, est-ce qu’il y a vraiment quelqu’un… Jésus que je respire et qui me donne mon souffle !
    C’est quand je l’entends Lui et que je peux Lui répondre qu’il y a cette relation privilégiée, unique, de quelqu’un en qui je me fie.
    Dieu, je ne l’ai jamais vu mais il survient, et c’est toujours une surprise, au travers des évènements qui sont des Paroles. Dieu je ne le comprend pas, je le connais et celui qui cherche à le comprendre, il se trompe. La seule façon que j’ai de rester avec Lui, d’être en relation, c’est de « plonger », de prendre sans cesse le risque, oser, avoir de l’audace. Parfois je voudrais « savoir »et parfois je me rends compte qu’il n’y a rien à savoir mais qu’il me suffit d’oser et participer à cette amitié à laquelle Il me laisse libre d’adhérer. La prière, cette attention que je porte à Lui, permet cette relation bienveillante et gratuite. C’est difficile à expliquer cette vie relationnelle si diversifiée … je crois qu’il faut se laisser faire et passer de la signification des mots… au rayonnement. Quand je dis « plonger » c’est… dans ses bras comme mes petits-enfants sautent dans les miens, en toute confiance, sans se poser de question. Quand je vois mes petites-filles et mon petit-fils, c’est un bonheur qui fait apparaître Dieu sans aucune volonté de puissance. Dieu « créateur de mon bonheur » c’est ça et mille émerveillements qui naissent à chaque instant.
    L’intensité de l’Amour donne le goût de l’éternité, de vivre toujours et je crois que toutes nos relations investies dans l’Amour ne seront pas détruites. Ce que je sais de Dieu, c’est qu’Il se livre totalement pour chacun et chacun En fait ce qu’il veut ! Mon expérience relationnelle (31 ans de mariage aujourd’hui), c’est le rayonnement d’une sécurité profonde qui s’appelle la JOIE et cela, personne ne peut me l’enlever. Je pense aussi à t

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  3. Raymond Bosquet14 août 2015 à 18:30

    1. Les lieux qui en notre monde crient après une espérance ?

    Ce que je ressens c’est que notre monde devient sourd et aveugle. Il y a quelque chose qui n’ennoblit plus. Il n’y a plus l’émerveillement alors l’homme se met dans un état d’insensibilité qui laisse la place aux maladies les plus graves qui sont la léthargie et l’indifférence.
    La confusion vient du fait que l’on veut faire vivre des choses qui n’ont pas la même importance. Les désirs sont anarchiques. C’est comme si je ne vois plus l’axe du désir ou que ce désir ne soit plus que comme un objet à posséder. Il y a autre chose qu’une perspective de réussite. S’il y a un enfer il est du côté des hommes. Nous ne voyons que trop bien ce que c’est que d’être enfermé, d’être pris dans un jeu de destruction dans les consciences.
    Se résigner ne résout rien. S’il n’y a pas le Sourire au-dedans de nous… qu’est-ce qui va nous permettre d’aller de l’avant ?
    La peur de manquer est tellement orientée vers la possession, le pouvoir, qu’il y a comme une auto destruction, un assèchement du cœur de l’homme. Ce que je dis est une affaire de relation à tous les niveaux : que ce soit en couple, en famille, en société ou nos milieux de travail.
    L’orientation que l’on donne à la relation, la priorité à soi plutôt qu’à l’autre, l’auto suffisance, l’esprit de compétition, la jalousie conduisent à la désespérance.

    Il y a pourtant comme un pressentiment, et ce n’est pas une hypothèse, que la vie a une densité toute différente, sinon c’est absurde. La manière de gagner, c’est d’échapper à toute forme de possessivité, c’est d’avoir « les mains vides pour recevoir » Il y a un bonheur de vivre, de créer, d’investir dans les relations ! Que sont devenus les élans, la lumière dans nos yeux, la joie d’inventer ? Le jour où on perd son âme et qu’on entre dans le découragement, le jour où on ne sait plus se fier, alors on va à la catastrophe. Il y a tellement d’enseignements creux … est-ce qu’on nous apprend à réussir dans la vie ou à réussir sa vie ? Est-ce qu’on nous apprend à vivre ?
    Le Seigneur est « une voix en plein cœur de l’âme » et il n’y a qu’une chose qui soit nécessaire, c’est que Jésus puisse respirer en moi. Si j’accueille cette Présence qui donne ferveur et intensité je touche le cœur de l’espérance. Cela commence petitement, comme « un grain de moutarde », mais ça grandit au-delà de toute raison.

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