jeudi 31 décembre 2009

Pour la nouvelle année

C'est le moment...
tous et toutes se préparent à franchir le cap d'une année nouvelle...
les voeux vont et viennent chargés d'espérance,
porteurs des rêves les plus fous.
A toi qui me lis,
je souhaite une année de bonheur au milieu des tiens,
au milieu de ceux et celles que tu choisis de faire tiens !
Une année riche de rencontres, de solidarité et de fraternité !
Une année où étincellent les rêves,
Une année où chante l'alouette !



en guise d'étrennes,
je t'offre cette prière de Jean Debryune
(prêtre-ouvrier et poète, sociologue, journaliste... )


Je ne te demande pas,
mon Dieu,
de faire que cette année
soit un miracle.
Je ne te demande pas
de remplacer la réalité
par mes rêves
ou de faire
que mes désirs
me fassent oublier la nuit.
Je te demande
seulement,
mon Dieu,
d'oser l'Espérance.

jeudi 24 décembre 2009

Noël... une espérance déposée sur la paille



Noël... quel cœur ne s'ouvre à l'annonce de la naissance d'un enfant?
Dieu fait homme, Dieu se fait tout petit, si petit que sa vie même tient aux soins que nous en prendrons ! Noël, Dieu déposé sur la paille, en quête de notre accueil !
Est-ce là source d'espérance?
Vraiment, on annonçait la venue d'un Dieu fort, qui allait briser les ennemis, rétablir la justice, porter la paix. Durant tout l’Avent nous chantons : « le Seigneur vient combler les pauvres » et nous chantons quotidiennement avec le Magnificat que le Seigneur « comble de bien les affamés et renvoie les riches les mains vides ». Ces versets nous ont peut-être trop habitués à une vision d’une relation avec Dieu à sens unique : il est Celui qui vient combler les pauvres, il est le dispensateur de tout bien, on le voit comme un roi généreux, qui vient avec une escorte chargée des cadeaux qu’il va distribuer ! Ces images ne sont pas fausses, nous savons que tout vient de Dieu ! Mais nous ne pouvons le réduire à ce seul visage. Nous devons aussi nous demander comment il vient combler les pauvres ? A Noël, chaque année est offert à notre contemplation le mystère de l’Incarnation. Les crèches nous présentent alors Jésus sur la paille. Il vient combler les pauvres ? Il vient recevoir l’accueil des pauvres ! Il vient permettre aux pauvres de lui donner hospitalité, un peu de paille, un peu de laine, un abri du vent et de la pluie...
Le Seigneur se révèle à celui qui partage. C'est-à-dire celui qui a les mains ouvertes, celui qui n’a pas construit une muraille autour de ses biens, qu’ils soient abondants ou non. Le Seigneur se révèle à celui qui reconnaît que ce qu’il a reçu n’est pas son bien propre, mais un bien confié à sa gestion, à son partage. Peut-être que la première manière dont il vient combler les pauvres, c’est de leur permettre d’être là pour lui, de leur permettre de partager le peu qu’ils ont, de leur permettre d’être généreux, pour lui ! Il vient les combler d’honneur ! Etty Hillesum dans son journal à des mots incroyables, où dans la situation de juive traquée, aidant comme elle pouvait ses frères et sœurs juifs, elle dit à Dieu : je vais tenter de t’aider mon Dieu ! « Je prendrai pour principe d’aider Dieu autant que possible et bien si j’y réussis je serai là aussi pour les autres . Il m’apparaît de plus en plus clairement que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous ». Le Seigneur vient combler les pauvres, en permettant aux pauvres de l’accueillir, de le combler lui, le Pauvre !
Nous pouvons légitimement connaître des moments de découragement devant tant de détresses en notre monde. Nous sentir écrasées d’impuissance ! Nous pouvons connaître de véritables nuits de la foi, nuits de l’espérance, et nous demander ce que nous faisons là ! Comment nous pouvons encore passer notre vie à chercher Dieu... Et à ce même moment, c’est Christ qui nous cherche, il est là, à notre porte, en quête d'une maison accueillante ou d’une crèche... Merveilleuse grâce d’une vision béatifique qui nous est offerte! Nous nous étions engagées à chercher Dieu par toute notre vie, et voici qu’il se donne à nous aussi simplement. Pourquoi lever les yeux au ciel pour y chercher Dieu alors qu’il se présente à nous dans le plus petit, le très-bas dirait Christian Bobin ; ce n’est sans doute pas pour rien qu’au premier verset de sa règle, Benoît nous invite à incliner l’oreille de notre cœur ! L’incliner vers le très-bas, vers le plus petit, pour entendre notre Dieu chuchoter en lui ! Pour entendre Dieu nous supplier en lui !

Si Dieu s'est fait ainsi l'un de nous, le plus petit parmi nous, l'espérance ne renaît-elle pas pour toi?
Sr Thérèse-Marie