"Plus que devant une crise de la foi, ne sommes-nous
pas devant une crise d'espérance? Celle partout des jeunes devant leur avenir
et devant leurs amours; celle, dans certains pays, d'êtres humains à la merci
de massacres ou d'exploitations sans fin; celle chez nous et ailleurs des
exclus de tout droit. "L'espoir serait-il plus vacillant que le
désespoir?" (Françoise Mallet-Joris). Cette absence et ce vide de
perspective est là; elle se lit dans les yeux de ceux qui, restés au bord du
chemin, nous regardent passer. A coté d'un monde "de l'expansion qui
façonne la grande aventure démiurge de l'humanité" se trouve le monde de
"la déréliction, où sévissent nos modernes plaies d'Egypte : la faim,
l'enfermement, la torture, la terreur, l'exode, l'abêtissement, la
désespérance..." (E. Poulat).
Ces paroles sont de A. Gesché, un grand théologien qui nous a quittés il y a
quelques années seulement. Il les a prononcées en ouverture d'un colloque tenu
à Louvain-la Neuve sur "La sagesse, une chance pour l'espérance".
Ne sont-elles pas
d'actualité?
Où rencontres-tu la désespérance?
Quelles sont, au
coeur de ton quotidien, les modernes plaies d'Egypte?
Quels cris
entends-tu monter vers toi?
Quels lieux de vie
sont en attente d'une espérance?