dimanche 28 novembre 2010

Ne vois-tu pas le jour venir?

1er Dimanche d'avent  A : Mt 24,37-44
 
Rien ne marque plus la mémoire des hommes que les séismes, les tsunamis, les tempêtes... L'histoire de Noé, du déluge, était passée de génération en génération.
En y faisant appel, Jésus ne pouvait manquer de se faire comprendre...
Ainsi sera l'avènement du fils de l'homme.
Manger, boire, se marier, travailler... n'est-ce pas aujourd'hui comme toujours ce qui fait le quotidien de la vie? Un quotidien qui risque de devenir habitude, routine... dont on a oublié le sens profond, la dynamique qui le porte.
Que surgisse un événement marquant et nous voilà surpris. Et voilà que montent les questions, les pourquoi? les comment?
Jésus nous avertit qu'un grand événement se prépare: la venue du fils de l'homme. Il nous invite dès lors: veillez – comprenez – tenez-vous prêts.
Jésus nous investit d'une mission, une mission prophétique exauçant ainsi le voeu de Moïse (Nb 11,29): « puisse tout le peuple du Seigneur être prophète... » Et qu'est-ce qu'un prophète? Le Seigneur le révèle à Ézéchiel: « Je t'ai fait guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part... » (Ez 33,7). Être aux aguets d'une parole, comprendre les signes des temps, les paraboles, les leçons que nous livre la vie de tous les jours; être prêt et attendre.
Attendre quoi? La venue du fils de l'homme.
C'est le Christ lui-même, le fils de Dieu venu dans notre monde, le fils de Dieu devenu fils de l'homme qui nous invite à attendre sa venue. Oui, Jésus est né il y a 2000 ans, Messie attendu par le peuple pour inaugurer le Royaume. Mais justement il est venu l'inaugurer, le « mettre en route », pas le réaliser de force, contrairement au souhait de certains, il n'est pas venu avec char et cavalerie pour s'imposer comme Roi, il est venu comme un semeur... semeur de paix, d'amour, de justice, d'espérance... pour tous les hommes.
Ses adversaires avaient bien perçu que cela bouleverserait leurs habitudes, ils ont tué le semeur... mais pas la semence.
Cette semence nous est confiée, la terre nous est confiée pour faire germer la semence selon le projet de Dieu.
Voilà bien l'objet de notre vigilance, offrir à la semence du Royaume une terre riche, féconde, exposée au soleil et abreuvée. Et les cultivateurs savent que s'ils ne peuvent faire germer et croître une semence, un dur labeur de toute l'année, orienté vers la moisson, est pourtant bien nécessaire.
Le Christ est venu semer, il reviendra moissonner, Entre les deux, c'est le temps de l'Église sur le champ du monde. L'Évangile a été semé, à nous de multiplier la semence pour qu'il soit répandu partout où vivent les hommes. A nous d'être capteurs solaires et puisatiers. S'il nous faut veiller, ce n'est pas pour « sauver notre peau », s'il nous faut veiller c'est pour, dès le point du jour, capter les rayons du Soleil levant qu'est le Christ; être à l'affût des signes de la présence d'une source, d'une parole de vie,  et creuser un puits où tous viendront s'abreuver.
En célébrant l'Avent d'année en année, en faisant mémoire de la naissance du Christ parmi nous, le Seigneur nous invite à raviver notre attention, à lever les yeux et à guetter les signes annonciateurs de la moisson, de l'éclosion du monde nouveau, de la Vie nouvelle que le Christ nous a révélée par sa Résurrection.
Sr Elisabeth 

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