dimanche 9 janvier 2011

mon Fils bien-aimé

Jésus surgit dans le désert... tout comme Jean-Baptiste (v/1)
L'évangéliste ne s'attarde pas sur leur enfance et leur jeunesse, ni sur la relation qu'ils ont entretenue jusqu'alors.
Jésus se rend au Jourdain pour être baptisé par Jean-Baptiste
Sa détermination est claire, il se mêle à la foule pour recevoir le baptême de pénitence proclamé par Jean. S'instaure alors un dialogue, que Matthieu est le seul à rapporter et qui nous laisse deviner l'état d'esprit de Jean et de Jésus en ce moment inaugural de la vie publique. Jean résiste; il a donc reconnu Jésus au milieu de la foule. Sans doute, les deux hommes, cousins, s'étaient-ils fréquentés. Jean a vu en Jésus celui qu'il annonçait comme plus fort que lui, et qui baptisera dans l'Esprit et le feu. Son humilité face à Jésus révèle en tout cas en lui un profond respect et la perception d'un être particulièrement innocent qui n'a nul besoin du baptême de pénitence. Le jeu des pronoms « toi » et « moi » situe cependant la question à un niveau interpersonnel.
Laisse faire pour l'instant, car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice.
La réponse de Jésus va élargir cette vision et faire entrer Jean dans la raison profonde de sa venue et finalement de son incarnation: il s'agit d'accomplir (terme cher à Matthieu) toute justice, de mener à la perfection l'ajustement de l'homme avec Dieu. Jean-Baptiste se voit invité non seulement à laisser faire Jésus mais à entrer ainsi avec lui dans l'obéissance au Père, dans son adhésion au projet du Père sur l'humanité.
Pour l'instant:
Respect de Jésus pour la pédagogie divine et les délais nécessaires. Parole qui n'est pas sans nous rappeler la réponse que l'évangéliste Jean met sur les lèvres de Jésus à Cana: « mon heure n'est pas encore venue ». L'heure n'est pas venue pour Jésus de se manifester pleinement.
Ayant été baptisé, Jésus remonta du Jourdain. Dans le livre de Josué (4,19) il est dit « le peuple remonta du Jourdain » pour entrer dans la terre promise. Peut-on faire un lien entre les deux textes? En Jésus, ne serait-ce pas tout le peuple qui est plongé dans l'eau du baptême et en qui en remonte pour entrer dans une vie nouvelle? Les eaux du Jourdain n'anticiperaient-elle pas la passion et la descente aux enfers dont Jésus remontera victorieux par sa résurrection entraînant avec lui tous ceux que la mort retient prisonniers?
Et voici que les cieux s'ouvrirent répondant ainsi au voeu du prophète: « Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais » (Is 63,19).
Et Jésus voit l'Esprit descendre tel une colombe. On se souvient qu' »au commencement, l'Esprit planait sur les eaux »...(Gn 1,1). Autant dire que nous sommes ici à un nouveau commencement, au commencement d'une création nouvelle.
Et il vient sur Jésus accompagné de la voix du Père qui témoigne: « Celui-ci est mon fils bien-aimé qui a toute ma faveur »
Parce qu'il est Fils, Jésus, en prenant sur lui la condition de l'homme au point de recevoir le baptême de pénitence, invite tous les homme à entrer dans une relation nouvelle au Père. En Jésus, c'est chacun de nous qui reçoit cette parole: Voici mon fils, ma fille bien-aimé(e). la suite de l'évangile nous montrera en Jésus la véritable attitude d'un fils qui se sait aimé et choisi.
Notons encore pour terminer que le verbe « venir » s'applique dans ce court passage aux trois personnes de la Trinité: Jésus vient, l'Esprit vient, une voix (celle du Père) vient... jésus ne vient pas seul. Rencontrer Jésus, c'est entrer en relation avec le Père et avec l'Esprit. N'avons-nous pas été baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit »? 
Sr Elisabeth

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