lundi 11 juillet 2011

Heureux

Méditation pour la fête de saint Benoît (Pv 2,1-9 ; Ps 33, Col 3, 12-17 ; Mt 5, 1-12a )
 
Le lectionnaire bénédictin propose trois évangiles différents pour la fête de ce jour. Celui des béatitudes, avec sa note de joie, n’est-il pas opportun pour un jour de fête rehaussé par un jubilé. Faire profession au jour de la fête de st Benoît, pour une sœur bénédictine, c'est un beau programme. Il y a aujourd’hui 50 ans, sr Godelieve, tu faisais profession donnant ta vie à Dieu.
Donner quelques jours, voire quelques semaines, ou même un an... ce n’est guère un problème. Tenir dans la durée, dans la stabilité : c'est une autre paire de manches ! C’est toi qui pourrais témoigner aujourd’hui chère sr Godelieve, de l’humble patience, de la persévérance qu’il y faut.
Mais si on te demandait ce qui rend ce chemin possible, sans doute nous dirais-tu que c’est dans l’abandon de tout son être, dans l’ouverture à Dieu renouvellée chaque matin qu’un chemin se dessine, que l’élan se renouvelle. Les béatitudes que nous venons d’entendre, disent cela.
Dans l’accueil d’un cœur ouvert, dépouillé, d’un cœur de pauvre, Dieu peut déposer le trésor de son Royaume. A qui pleure, Dieu peut offrir la consolation de sa tendre proximité. Celui que la douceur habite, ne manquera de rencontrer Dieu dans le petit et le pauvre croisés au long des jours. Pour lui s’ouvre un monde nouveau, où la qualité de la relation l’emporte sur le prestige et le pouvoir. Avec un cœur épris de justice, Dieu peut bâtir le monde nouveau et la terre nouvelle, fondés sur sa justice qui est amour offert inlassablement. D’un cœur travaillé par la miséricorde de Dieu, jaillit la miséricorde. Au cœur pur est offert la transparence du regard qui découvre Dieu comme en filigrane en toute créature. A l’artisan de paix, se découvrent les trésors de paix, dons de l’Esprit.
 
Mais nous savons bien que ces béatitudes surtout dans la version de Matthieu, plus qu’un programme, sont d’abord un portrait : celui de Jésus lui-même. Celui que nous nous sommes engagées à chercher au long des jours, dans l’humble travail, dans la prière et le service fraternel.
 
Le livre des Proverbes, auquel Benoît a emprunté bien des expressions de sa Règle, nous invite à chercher la sagesse plus qu’un trésor. Cette sagesse, ce n’est pas un code de conduite, ce n’est pas un système de pensée. La sagesse que nous cherchons, c'est une personne, c’est Jésus lui-même. Sagesse de Dieu, qui à vue humaine peut paraître folie... lorsqu’elle s’agenouille par exemple pour laver les pieds de ses disciples. Sagesse qui se dit dans la démesure de l’amour livré jusqu’au bout. En inclinant l’oreille de notre cœur, à l’écoute de la Parole de Dieu dans la lectio, comme aussi à l’écoute du quotidien, nous la découvrirons. Jésus viendra faire en nous sa demeure. Et nous vivrons en sa présence. Nous vivrons de sa présence.
 
Fêter un jubilé, c’est d’abord rendre grâce à Dieu pour sa longue fidélité. C’est ensuite, recevoir de lui l’abondance de son amour qui sans cesse nous renouvelle. Le jubilé implique une remise à neuf, une remise des dettes, pour un nouveau départ.
 
Que le Seigneur qui t’a choisie, aimée, appelée, renouvelle aujourd’hui pour toi, ses merveilles, et qu’il nous conduise ensemble à la joie éternelle. Joie éternelle qui est de voir Dieu face à face et non plus seulement dans nos miroirs toujours un peu déformants ! Oui, que le Seigneur fasse ruisseler sur toi l’abondance de ses bénédictions, et unisse ton offrande à la sienne.
Sr Thérèse-Marie 

1 commentaire:


  1. Tout mon coeur avec soeur GODELIEVE pour son jubilé. Je me réjouis de sa joie dont nous avons le bénéfice.


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