mardi 20 septembre 2011

Heureux les habitants de ta maison, Seigneur



Dédicace de la Cathédrale de Namur : 20 septembre 2011
  
« Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur... »
 
En cette fête de la Dédicace de la Cathédrale de notre diocèse, le psalmiste évoque les pèlerinages vers Jérusalem, qui jalonnaient les fêtes juives.
Jérusalem, ville choisie par le Seigneur, « Cité Sainte », « la Fiancée », « épouse de l’Agneau ».
L’extrait de l’Apocalypse nous en révèle le fondement : descendant « du ciel d’auprès de Dieu », elle est fondée sur « les noms des douze Apôtres de l’Agneau ».
Et Jean nous en vante la beauté : resplendissante de la gloire de Dieu, elle a « l’éclat d’une pierre très précieuse ».
 
C’est précisément dans un contexte de fête, celle de la Pâque juive, tandis que les pèlerins s’y rendent en grand nombre, que Jésus « monte à Jérusalem ».
Certes, Jérusalem était lieu de prière et de dévotion, de louange et de supplication…
Mais un tel lieu de pèlerinage postulait aussi une dimension commerciale : les animaux et les monnayeurs étaient indispensables au rite des sacrifices.
 
Jésus, tout imprégné du verset du psaume « L’amour de ta maison fera mon tourment », ne peut souffrir un tel commerce et vide le Temple de ses oripeaux.
Face à cette réaction de Jésus, les Juifs s’interrogent :
« Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
En guise de réponse, Jésus évoque le signe éminent de sa future mort et Résurrection : « Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai ».
Dans l’évangile de Jean, l’appellation de « signe » est récurrente.
Ce terme offre un espace de liberté.
En effet, devant ce geste de Jésus, subversif à plus d’un titre, les Juifs et les disciples présents sont placés devant une alternative : croire ou ne pas croire.
Croire signifierait de dépasser la matérialité du geste, pour s’intéresser à celui qui l’accomplit.
Mais non, ces Juifs s’arrêtent au geste lui-même et relèvent l’impossibilité de rebâtir en trois jours ce qui a nécessité quarante-six ans…
Par leur réplique, ils témoignent de leur refus de s’engager dans une relation avec Jésus.
Par contre, les disciples balisent une autre voie, celle d’après Pâques, où le signe n’est plus obstacle, mais tremplin pour mettre sa foi en Jésus et en ses paroles :
« ses disciples crurent aux prophéties de l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite ».
 
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la même alternative.
Devant le signe qu’est une cathédrale, n’y verrons-nous qu’une construction humaine ou y découvrirons-nous la présence de Celui qui la fonde ?
Et devant le signe par excellence qu’est celui de la Croix, pourrons-nous y découvrir la Bonne Nouvelle de la vie plus forte que toute mort ?
 
En ce jour de la Dédicace de la Cathédrale Saint Aubain, la célébration d’une construction de pierres nous invite à la célébration des « pierres vivantes » et de Celui qui, Vivant pour toujours, les tient ensemble, fondés en Lui.
 
« Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !... »
 
Amen
 
 
Sr Marie-Jean (20 sept 11)
 

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