mercredi 21 mars 2012

Ouvre notre coeur

Méditation pour la fête de st Benoît
Seigneur ouvre notre cœur, pour qu’il recherche avec amour, les paroles de ton Fils.
Voilà l’acclamation que nous venons de chanter ! Elle me semble vraiment bien dire la fête de ce jour. N’est-ce pas l’invitation que st Benoît ne cesse de nous lancer ?
 
Seigneur, premier mot, comme pour nous dire vers qui tendre nos regards, nos cœurs et nos vies !
Seigneur, il y a toute la révérence de l’amour dans ce titre que nous donnons à notre Dieu ! Il y a la solennité de l’amour, qui traverse le quotidien le plus banal et le plus dérisoire.
 
Ouvre notre cœur, tout la vie bénédictine à la suite de Benoit, n’est elle pas un long chemin de conversion depuis le cœur fermé, dur, aride, vers le cœur dilaté, dans la joie du désir spirituel.
Benoît chaque matin nous invite à prier le psaume 94 pour ouvrir la journée, sur ces mots, venez criez de joie pour le Seigneur,... aujourd’hui si vous entendez sa voix, ne fermez pas votre cœur.
Et le prologue de la règle de Benoît invite dans le même sens : Ecoute, mon fils, incline l’oreille de ton cœur...
Souvent nous confondons le cœur avec la sensibilité, l’émotivité. Le cœur profond est à découvrir, ses voies sont à désensabler. Il faut toute une vie pour rejoindre son cœur, en toute vérité, en toute ouverture. Le cœur profond, c’est le lieu secret en nous, où Dieu a choisi de faire sa demeure, et où il nous invite à le rejoindre. C’est le lieu de notre volonté, de notre résolution à marcher avec Dieu.
 
Ouvrir son cœur, nous le savons ce n’est pas évident, passer du cœur de pierre au cœur de chair, c’est accepter de quitter la terre de nos sécurités, pour vivre la vulnérabilité de l’amour. Abraham sur l’invitation du Seigneur a ainsi quitté ses attaches familiales, sociales, pour devenir pèlerin sur cette terre.
Toute sa vie suite à cet appel, il s’est retrouvé comme errant, sans jamais posséder de terre, si ce n’est l’espace d’un tombeau pour y enterrer son épouse ! La terre que Dieu lui avait promise, n’était point un périmètre tracé sur une carte, sur laquelle il puisse mettre la main, se l’approprier « ma terre »... non, la terre promise par Dieu était la terre nouvelle, le monde nouveau, dont la porte d’entrée est le cœur !  
 
Seigneur, ouvre notre cœur, pour qu’il recherche avec amour les paroles de ton Fils
Abraham est parti sur invitation de Dieu. A nous il est demandé jour après jour de vivre de la Parole de Dieu, de nous laisser buriner par elle, d’où l’importance de la lectio, de la lecture priante de la Bible en vie monastique.
 
Rechercher avec amour les paroles du Fils de Dieu. Invitation à fixer notre attention sur Dieu en passant par les paroles du Fils. Nous sommes invitées à une véritable démarche d’incarnation de notre foi.
Chercher Dieu, c’est bien l’invitation de Benoît, comment le ferons-nous, si ce n’est justement comme y a invité ce verset d’acclamation : en recherchant avec amour les paroles du Fils. La Bible, lue, méditée, priée en lectio, doit être comme la fenêtre qui nous permet de poser le regard sur Dieu dans le quotidien, qui nous permet de le reconnaître dans nos rencontres, dans nos travaux, dans nos silences aussi. De le reconnaître dans notre vie communautaire.
La Bible doit faire de nous des familiers de Dieu, des êtres qui dans le visage du pauvre et du petit reconnaissent sans hésiter : c’est le Seigneur !
 
Ce verset d’acclamation que nous venons de méditer ainsi, ouvrait à la lecture de la prière de Jésus : Père qu’ils soient un.
Notre fréquentation de la Parole doit nous mener à cette unité. Dans cette unité est rendue présente la Trinité.
L’unité n’est pas notre œuvre, mais l’œuvre de Dieu en nous, la présence agissante de l’Esprit. Et elle reste toujours une tâche à accomplir, pour toute communauté comme pour toute personne.
En laissant notre cœur s’ouvrir à la Parole de Dieu, nous laisserons nos cœurs s’unir en la communion qui n’est autre que l’amour de Dieu.
Célébrons donc cette communion !
Belle fête !
Sr Thérèse-Marie 

1 commentaire:

  1. Je suis en communion avec vous, en fête avec tous ceux et celles qui tendent l'oreille et ouvrent leur coeur.

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