vendredi 24 août 2012

Je t'ai vu

Méditation pour la fête de saint Barthélemy 
 
Si la mémoire de la St Barthélemy n’était tristement entachée par le massacre de milliers de protestants en France, on pourrait décider de nommer cette fête, celle de la claire vision !
 
En effet, il me semble qu’on peut lire les textes d’aujourd’hui en laissant notre attention se porter sur le regard !
 
Jean, dans l’Apocalypse, raconte : il a vu un ange qui l’a entraîné à contempler la cité sainte de Jérusalem, qui descendait du ciel... resplendissante, rutilante ! D’emblée nous le comprenons, il ne s’agit pas d’un regard posé sur la Jérusalem telle qu’elle était à son époque, ni telle qu’elle est aujourd’hui... Jérusalem, cité sainte, est aujourd’hui encore un véritable paradoxe, une énigme, elle que les psaumes, nomment la cité de Dieu, ville où tout ensemble ne fait qu’un.Que nous sommes loin de cette beauté, de cette unité... Ce qui en fait sa beauté dans la vision de Jean, c’est notamment, douze portes-perles, gardées par des anges, et sur chaque porte le nom d’un apôtre... notez : ce n’est pas l’apôtre qui a pouvoir de décider on passe ou on ne passe pas... mais l’apôtre est porte... à la suite de Jésus qui s’est dit « la porte » par laquelle les brebis entrent et sortent... Les apôtres, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier, ont mission d’être porte, ouverture, passage... Ils ne sont pas murs, mais porte... S’ils pensent remplir leur rôle en emprisonnant, en mettant en boîte... ils risquent bien de se tromper de Dieu !
Voilà pour l’Apocalypse.
Reprenons l’Evangile. La tradition a identifié, -à tort ou à raison, peu nous importe aujourd’hui !- le Barthélemy des listes d’apôtres, avec le Nathanaël de l’évangile de Jean, d’où l’évangile de ce jour !
Philippe a rencontré Jésus, cela lui brûle de partager cette nouvelle à ceux qu’il aime, il va trouver Nathanaël. Et lui fait part de leur rencontre : ils ont trouvé celui dont parlent Moïse et les prophètes ! Nathanaël a des doutes : de Nazareth ! Peut-il sortir quelque chose de bon ?  Et Philippe ne lui répond pas par une démonstration catéchétique, il lui dit seulement : Viens et tu verras. Philippe est comme la porte qui invite à un passage vers la vue, vers la vie !
Mais le premier à voir c’est Jésus ! Le texte continue en nous disant : Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare voilà un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir. Et Nathanaël s’étonne d’où Jésus le connaît-il ? Jésus répond : Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu !  
Je t’ai vu !  Et c’est le bouleversement pour Nathanaël. Il se découvre traversé, désiré par un regard d’amour, qui l’a devancé. Au plus intime de lui, déjà il était connu.
Un chant invite à se laisser regarder par Jésus. Cela a bouleversé l’existence de Nathanaël, cela peut bouleverser la nôtre. Et alors nous entrerons dans un autre univers, alors il nous sera donné comme à Nathanaël de voir des choses plus grandes, de voir le ciel ouvert, et les anges monter et descendre au dessus du Fils de l’homme. C'est-à-dire, de découvrir en Jésus, le chemin vers la Jérusalem céleste décrite par Jean dans l’Apocalypse, le chemin vers le Père.
C’est à cette même vision que chaque eucharistie nous invite... accepterons-nous aujourd’hui de nous laisser regarder ainsi ? pour voir à notre tour, les cieux ouverts !

Sr Thérèse-Marie 
 

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