dimanche 19 août 2012

La Vie de Dieu dans ma vie....

Méditation sur l'Evangile du 20ème dimanche B (Jean 6,51-58)
 
Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ?
Pouvons-nous donner une réponse à ces Juifs ahuris en entendant Jésus leur dire : « le pain que je donnerai, c'est ma chair donnée pour que le monde ait la vie » ?
Ou bien ne serions-nous pas trop habitués à ce langage pour nous laisser encore secouer par ces mots ?
Nous sommes venus célébrer l'Eucharistie, nous allons recevoir le pain et le vin en confessant qu'ils sont le corps et le sang de Jésus . Qu'est-ce que cela veut dire pour nous ?
Question importante car nous sommes au coeur de notre foi et dimanche prochain, la liturgie, en nous proposant la fin du chapitre 6 de st Jean, nous demandera de prendre position, de nous décider : allons-nous continuer à suivre ce Jésus qui se dit Dieu et donne sa chair à manger ?
 
Pour y réfléchir, nous avons une chance que n'avaient pas les auditeurs de Jésus.
-En effet il y a quelques semaines, nous avons entendu st Jean nous raconter comment Jésus, à partir de quelques pains avait nourri une grande foule et surtout nous l'avons entendu nous dire qu'il s'agissait là d'un SIGNE.
Autrement dit, qu'il s'agissait d'une invitation à voir plus loin, à voir derrière le geste du partage du pain et de l'abondance une réalité plus grande, celle justement dans laquelle Jésus essaye de les faire entrer : Il est le pain de vie, distribué en abondance non pas à une foule de 5000 hommes, un jour, dans le désert mais à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, dont nous sommes ce matin.
-Et, autre chance, nous avons entendu st Jean nous dire dans le 1er chapitre de son Evangile: « le Verbe s'est fait chair ». Le Verbe, la Parole de Dieu, la Révélation de Dieu s'est fait chair.
Nous avons l'occasion chaque année de fêter Noël et de méditer sur le mystère de l'Incarnation, d'entendre l'épître aux Hébreux nous dire, qu'en Jésus, c'est Dieu qui nous parle en son Fils, qui est resplendissement de sa gloire et expression de son être. En Jésus Dieu se dit pleinement. En Jésus c'est la vie même de Dieu qui vient s'enraciner sur notre terre.
Aujourd'hui, Jésus nous dit: cette vie de Dieu qui est en moi, parce que le Père demeure en moi et que je demeure dans le Père, cette vie de Dieu que JE SUIS, je vous la propose en partage pour que vous aussi, vous ayez la vie en vous.
Je suis la Parole, le Verbe de Dieu, je suis le pain que Dieu vous donne en nourriture, je suis la Vie qui jaillit du Père, source de vie éternelle.
 
Lorsque nous célébrons l'Eucharistie, nous sommes invités à écouter la Parole de Dieu qui n'a cessé de retentir tout au long de l'histoire du peuple hébreu ; dans l'Evangile, nous sommes invités à regarder dans la personne de Jésus cette Parole en acte au coeur de notre humanité... Dans le sacrement, dans le signe du pain et du vin, Jésus nous dit : « ne vous contentez pas d'écouter et de regarder... venez, approchez-vous de ma table et goûtez combien le Seigneur est bon...
C'est ce que nous disait la Sagesse dans la 1ère lecture. Et justement le mot sagesse (en latin sapientia) vient du mot latin « sapere » = goûter. Est sage non pas celui qui a des cheveux blancs, mais celui qui est capable de goûter, de savourer, le festin auquel Dieu nous invite.
 
Dans nos célébrations eucharistiques, tous nos sens sont mis en éveil : l'écoute, la vue, le goût, et aussi le toucher puisque ce pain nous le recevons au creux de nos mains mais à travers eux, un sens nouveau prend naissance ; le regard de la foi qui nous fait percevoir la Vie de Dieu au coeur de nos vies.
C'est bien de cela qu'il s'agit : « Celui qui mange ma chair, a la vie en lui »
Nous sommes bien là au coeur de notre foi : Dieu fait homme en Jésus nous offre sa vie en nourriture pour que nous en vivions et qu'elle s’épanouisse en nous en vie éternelle.
Communier au Corps et au Sang du Christ, c'est participer à l'incarnation de Dieu dans notre monde, c'est participer au don que Jésus fait de lui-même pour la vie de ce monde, c'est participer à la résurrection qui nous ouvre la vie éternelle. C'est se proposer d'essayer de vivre là où nous sommes, dans notre monde, comme Jésus a vécu dans le sien. C'est cela notre "Amen" à la proposition : "le corps du Christ"
 
Chacun de nous, je pense, s'est un jour retrouvé à une table où la maîtresse de maison, déposant un plat, nous disait : "devinez ce qu'il y a dedans » Et chacun d'y aller à la petite cuillère, de goûter, de déguster... c'est sucré ... il y a un goût de fraise... moi je dirais des groseilles... moi je goûte le rhum...
 
Nous avons écouté la parole, nous allons partager le repas eucharistique... Nous pourrions nous demander et nous dire l'un à l'autre : Quel goût est-ce que cela me laisse ? Quel est le goût de Dieu dans ma vie ? La vie de Dieu en moi, qu'est-ce que cela change ?
Et si c'était là le sujet de nos conversations à la fin de la messe?
Alors nous aurons pleinement célébré l'Eucharistie, l'action de grâces comme St Paul nous y invite dans la 2ème lecture.
 
Célébrer l'Eucharistie c'est accueillir la vie de Dieu, la goûter, la laisser traverser nos vies pour qu'elle se répande dans notre monde et retourne vers le Père en chant de louange. 

sr Elisabeth

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire