vendredi 3 octobre 2014

Silence, écoute, humilité, le programme du jour

vendredi de la 26ème semaine du TO p, mémoire du Bhrx Columba
Méditation du jour :
Les lectures de ce jour peuvent sembler un peu hard ! Ce n’est pas vraiment une spiritualité à l’eau de rose qui nous est proposée. Mais il me semble que nous pouvons y trouver quelques piliers de notre vie chrétienne, et en cette mémoire de dom Columba quelques piliers de notre vie monastique.
Tout d’abord le livre de Job : le Seigneur s’adresse à Job depuis la tempête. Quelle tempête ? n’est-ce pas la tempête du cœur de Job, celle qui tourmente son cœur devant la souffrance qui s’est abattue sur lui, de manière injustifiée. La tempête du cœur de Job protestant de son innocence, face à ses amis qui lui assènent que s’il souffre c’est qu’il a péché… Lorsque le Seigneur répond à Job, il commence par le rejoindre en son tourment. Et une fois avec Job dans la tempête, il ne lui dit pas : tu es nul, tu as tout faux… il l’appelle simplement à se situer : souviens-toi Job, qui es-tu ? quel est ton point de vue ? peux-tu depuis cette place qui est tienne juger de tout ? Appel à l’humilité… et peut-être plus particulièrement au quatrième degré d’humilité… où le moine embrasse avec patience contradiction, injustice…
La réponse de Job nous pose une deuxième base de vie monastique : il choisit le silence. Un silence qui n’est pas repli, mais effacement devant un mystère qui le dépasse. Un silence qui est accueil de la révélation de Dieu, un silence qui est communion.
Vient alors un extrait de ce magnifique psaume 138. Voyons le chanté par Job aussi bien que par le psalmiste. Il chante sa joie d’être conduit par Dieu, de vivre en sa présence. C’est bien le premier degré d’humilité que nous propose Benoît, vivre sous le regard de Dieu. Et ce regard n’est pas un regard qui juge et condamne ; c’est un regard qui donne vie, qui nous suscite… au point que dans une humilité vraie, le psalmiste peut reconnaître la merveille qu’il est, lui que Dieu a créé, façonné.
On aurait pu arrêter la liturgie de la Parole à cela… et puis voilà que l’évangile arrive avec une espèce de massue, et casse la douceur à laquelle nous arrivions avec le psalmiste. Ouai pour toi Chorazin, Ouai pour toi Bethsaïde… et pas mieux pour Capharnaüm… ces villes de Galilée que Jésus a fréquentées… Jésus pleure sur elles comme il pleurera plus tard sur Jérusalem. Si elles avaient reconnu celui qui les visite… D’où vient qu’elles ne l’ont pas reconnu ? le dernier verset de cette péricope pointe du doigt l’écoute, l’accueil. Un moine du mont Athos disait qu’un moine est sauvé lorsqu’il commence à écouter. Benoît a inauguré sa règle par cette invitation : écoute, incline l’oreille de ton cœur…
Et cette écoute, c’est à la parole qu’il nous faut la prêter, mais aussi aux envoyés de Dieu, à ses disciples, aux frères et sœurs que le Seigneur met sur nos chemins…
Prenons le temps de faire silence, d’écouter au plus profond les paroles que le Seigneur dépose en nous, en notre humanité… laissons les résonner, qu’elles forment en nous un cœur de disciple. Qu’elles nous entraînent à la conversion.
Prière de conclusion
Seigneur, tu nous as façonné des oreilles et tu nous attires à toi. Donne-nous un cœur qui écoute, qui discerne au creux du quotidien tes appels. Ouvre nous à ta venue en nos vies.

Sr Thérèse-Marie