lundi 6 avril 2015

Il est vivant

Il y a 40 jours, j’annonçais un fameux « Mercredi »… 40 jours plus tard, je vous annonce un fameux « Dimanche » !
Oui, certes, le dimanche le plus important de l’année. Après l’événement capital dont on y fait mémoire, rien n’est plus comme avant…
Je vous parle de la fête de Pâques, qui proclame la nouvelle inouïe qu’un homme, qui est aussi Dieu, Jésus, est passé de la mort à la vie… et qui plus est, nous entraîne dans sa victoire.
Pâques est le sommet de l’année liturgique. La Bonne Nouvelle de ce jour est si grandiose que l’on ne le célèbre pas seulement un jour, mais cinquante, puisqu’après Pâques commence le temps pascal, qui se terminera avec la Pentecôte (ce dernier nom qui signifie « cinquantième »).
Comme Noël avec sa traditionnelle « Messe de Minuit », Pâques entretient un lien particulier avec la nuit : le jour de Pâques est anticipé la nuit précédente et ce, depuis les origines.
Pourquoi ce temps de la nuit ? Probablement d’abord pour une raison pratique (les chrétiens n’étaient pas libres de se réunir le jour). Mais ensuite, d’un point de vue symbolique, Jésus s’est identifié à la lumière (« Je suis la lumière du monde » : Jn 1, 9 ; 8, 12), venu « pour éclairer les nations » (Lc 2, 32).
Pointons quand même l’écart entre nos pratiques et celle des anciens : s’il nous suffit d’appuyer sur un interrupteur pour profiter de la lumière, il n’en allait pas de même jadis… L’allumage était un rite, le soir venu : le sabbat juif en a gardé la symbolique, lorsque les lampes sont allumées rituellement la veille au soir.
Passer une large part de la nuit en étant éveillé, qu’est-ce que cela signifie ? Quel peut en être le sens ?
Rester éveillé, c’est vouloir prolonger le temps de la lumière, c’est proclamer sa victoire sur toutes ténèbres, celles de notre cœur et de notre monde.
A Pâques, nous célébrons la victoire du Ressuscité : victoire de la vie et de l’amour sur la mort.
Veiller à la nuit de Pâques, ce n’est pas anodin. Lorsque flamboie le feu nouveau de Pâques ou que brille le Cierge pascal, lorsque nos églises sont éclairées en pleine nuit, nous proclamons notre foi et notre espérance !
Foi et espérance pour tous ceux qui connaissent les ténèbres, partout en notre monde, ténèbres du découragement, de l’épreuve, de la souffrance, de la mort.
Ce Cierge pascal me conduit à croire que la Lumière sera plus forte que les ténèbres. Et la résurrection de Jésus annonce la mienne.
Cette colonne de cire m’invite par ces mots : toi, là où tu es, choisis le Christ, car il est une Lumière « qui ne connaît pas de couchant » !
Lumineux Temps pascal à chacun(e)…
Sr Marie-Jean