vendredi 15 janvier 2016

Le miracle de l'obéissance



céramique du monastère d'En Calcat



A l'occasion de la fête des saints Maur et Placide, 

comment vous les présenter rapidement?
On ne sait presque rien d’eux. Si on en croit la légende Maur aurait fondé le premier monastère bénédictin français à Glanfeuil (Maine et Loire), Placide serait mort martyr sous l’épée des Sarrasins dans une fondation bénédictine en Sicile.

 Selon les Dialogues du Pape Grégoire, ils furent offerts à St Benoît par leurs parents. L’un vers 7 ans, l’autre vers 12 selon la légende… Je ne suis pas sûre qu’on verrait encore de bon œil aujourd’hui cette méthode de discernement de vocation par choix parental, qui plus est à un âge si tendre!… Alors que Benoît avait fui Rome et les études, le voilà donc en charge de l’éducation et de la formation de jeunes romains. Humour du Seigneur !

Toujours dans les Dialogues, Maur et Placide sont témoins privilégiés de faits « merveilleux » de la vie de st Benoît.
Un de ces faits les rassemble : tandis que l’enfant Placide va puiser de l’eau, il manque de prudence, et tombe dans l’eau. Catastrophe, le flot l’emporte. Benoît ayant révélation de ce fait y dépêche Maur. Celui-ci demande d’abord la bénédiction de Benoît (assez étonnant comme démarche ! il met donc une petite réserve à l’obéissance immédiate prônée par st Benoît au chapitre 5 de la règle, il prend le temps d’une bénédiction.) Ensuite Maur court secourir Placide. Dans son empressement il ne s’aperçoit pas qu’il marche sur les eaux. Il rejoint Placide, le repêche et le ramène sain et sauf sur le rivage.
De retour près de Benoît, Maur attribue à st Benoît le sauvetage de Placide, Benoît proteste et l’attribue au miracle de l’obéissance. Le petit Placide tranche en disant que tandis qu’il était tiré des eaux, il voyait la capuche de Benoît au-dessus de lui.
Comme quoi, l’obéissance est peut-être un miracle encore plus grand du coté de celui qui ose donner l’ordre impossible que du côté de celui qui y obéit… 

La bénédiction réclamée par Maur n’était peut-être rien moins que la demande de recevoir en partage la foi de Benoît, la foi qui fait vivre, qui donne vie.
Nous pouvons peut-être en cette fête demander à notre tour cette bénédiction, pour la partager !